Issu du milieu du graffiti, Selah adopte au départ un style qu’il qualifie de « classique ». C’est au cours de ses études de design à Nantes, qu’il oriente sa pratique du lettrage vers un style de plus en plus graphique. Progressivement, il s’émancipe de la typographie autour de son blase (son pseudonyme) pour un langage non figuratif. Il développe alors une peinture plus libre et abstraite née des contraintes de sa pratique du graffiti : outils rudimentaires, manque de temps, supports divers, économie de moyens. Autant d’éléments qui le poussent à focaliser son attention sur le tracé et le rythme et à déployer une énergie impulsive et intuitive. Ses recherches plastiques sont guidées par une volonté de prendre des risques, tant au sens littéral qu’artistique. Pour lui, il est essentiel de laisser une place à l’échec pour avancer et remettre en question les structures établies. La rue est son premier terrain de jeu. Il y trouve les supports, les principaux éléments graphiques pour sa création, qu’il saisit en photo et parfois même les matériaux comme les pots de peinture laissés à l’abandon. Les compositions que Selah imagine, oscillent entre des combinaisons d’éléments figuratifs récoltés et des formes plus abstraites. En peignant dans l’espace public, l’artiste forme son regard, observe la ville, cherche de nouveaux espaces et attise sa curiosité en étant toujours à l’affût d’une opportunité à saisir. C’est par cette observation quotidienne que naissent les nouvelles idées. En parallèle de cette pratique picturale en extérieur, Selah expérimente depuis quelques années d’autres médiums comme le dessin, le collage, la photographie, en passant par l’édition et la peinture sur des formats et des supports plus classiques.